La mode circulaire : qu'est-ce que c'est et pourquoi est-ce important ?
L'industrie de la mode est cracra. Ce fait n'est plus un mystère : il a pu être ignoré pendant longtemps, mais les montagnes de problèmes qu'il cause sont devenues simplement trop hautes pour ne pas être vues.
Il y a tout d'abord la question de l'empreinte carbone due aux nombreux transports du textile, qui représente 2% des émissions à effets de serre dans le monde. Ça ne paraît pas si grave. Sauf que d'ici 2050, si les tendances de consommation restent les mêmes, ce pourcentage pourrait bien frôler les 26% !
Il y a ça et puis sa consommation de matières premières abusive, et notamment d'eau : 4% de l'eau potable dans le monde est utilisée pour la production de vêtements. Parce que sinon, ce serait trop beau, l'industrie de la mode ne fait pas que consommer de l'eau : elle la pollue aussi, à cause de l'utilisation de produits chimiques et de pesticides pour la culture des champs de coton.
Consommatrice d'eau, d'énergie, de matières premières... Mais pas seulement : source de déchets aussi. La mode est de plus en plus productive, la faute à la fast-fashion et à l'enchaînement des collections en magasins. Le résultat : environ 10% des pièces textiles produits sont jetés au bout d'une utilisation. Forcément, ces déchets ont des conséquences sur l'environnement : elles vont des émissions carbone à la pollution en passant par la déforestation.
Combien de problèmes ça fait, en tout ?
Ah oui ! Beaucoup trop. C'est pour cela que c'est la 2ème industrie la plus polluante au monde... Un bien triste palmarès.
On se connait, maintenant : vous savez que nous apitoyer en se noyant dans une flaque de nos propres larmes, ça ne nous ressemble pas DU TOUT. Nous sommes toujours en recherche de solutions, d'un rayon de soleil dans le brouillard, car nous savons qu'il y en a toujours un quelque part et qu'aucune cause n'est véritablement perdue.
Chaussez vos plus belles lunettes et re-sortez votre crème solaire : ce rayon de soleil existe bel et bien pour l'industrie textile.
Il s'appelle la mode circulaire.
La mode circulaire est un concept qui a été inventé en 2014 par des grandes pointures de l'éco-responsabilité en Suède. Cette notion vient délibérément s'opposer à la consommation linéaire traditionnelle. Linéaire car elle ne laisse pas de déviation ou de retour en arrière possible : lorsqu'un vêtement est fabriqué, il finira jeté et détruit.
Face à ce cul-de-sac, la mode circulaire vient rattraper la fin de ce parcours et hop, forme une jolie boucle : elle fait en sorte de maintenir les matériaux en circulation le plus longtemps possible. Cela passe par trois principes majeurs que l'on entend (avec plaisir) de plus en plus souvent : reduce (réduire), reuse (réutiliser) et recycle (celui qui devine gagne notre respect éternel).
Reduce
Il devient rare que l'on achète des vêtements par nécessité : la mode devient de plus en plus un mode d'expression de son individualité.
Le problème, c'est que le rythme des collections tend vers une frénésie telle que les vêtements se font constamment remplacer par d'autres dans les rayons, sans répit. Pour ceux et celle qui souhaitent suivre à tout prix les toutes dernières tendances, cela signifie acheter tout le temps, beaucoup...
Mais aussi jeter énormément. Il a été calculé qu'à notre rythme actuel, en l'espace de seulement 5 ans, les déchets vestimentaires peuvent atteindre le poids de l'humanité toute entière... Et même si l'on prend en compte le régime de votre tante Martine, ça fait beaucoup.
Que faire ? Emménager dans un camp naturiste ? S'exprimer grâce à la peinture sur galets ? Pas forcément ! Il faut petit à petit apprendre à acheter moins régulièrement et à se concentrer sur des pièces essentielles (celles qui pourront se porter plus longtemps sans passer de mode). De même, il sera bon d'adopter certains bons réflexes pour éviter de devoir remplacer ses vêtements prématurément : tout d'abord, bien s'assurer de leur qualité à l'achat, un critère qui influe grandement sur la durabilité du produit, mais aussi prendre grand soin de sa garde-robe en minimisant son nombre de lavages, en privilégiant le lavage à 30° et en faisant sécher les vêtements à l'air libre.
Reuse
Un vêtement n'est pas censé être à usage unique. À moins qu'il soit fabriqué en mouchoir - c'est un concept mais pourquoi pas. Selon une étude scientifique (voyez comme on est sérieux), le principe de la mode circulaire qui pourrait avoir le plus d'impact sur l'environnement serait l'augmentation du nombre de fois où un vêtement est porté : ce nombre, on l'estime actuellement à 10 par pièce, soit pas du tout, du tout assez. Selon la qualité du vêtement, ce dernier peut être porté entre 100 et 200 fois. Il est temps de donner un petit coup de pouce à nos usages et de se rapprocher de ce nombre plus raisonnable !
On observe récemment le retour d'un bon vieux réflexe s'inscrivant aussi totalement dans l'optique de multiplier les usages : celui de la réparation. Ces dernières années, dans notre société du tout, tout de suite, il s'était graduellement perdu : un trou dans mon vêtement ? Poubelle. Un ordinateur un peu trop lent ? Poubelle. Une relation de couple balbutiante ? Poubelle. Peu à peu, toutefois, les initiatives se multiplient pour privilégier la réparation d'un vêtement à son rebut : ateliers de couture, associations et services de réparation en tous genre, applications faisant appel à des couturiers locaux... Les initiatives se multiplient, traduisent une envie évidente de s'extirper de notre culture du jetable et ça, ça fait plaisir.
Recycle
"Je prends ma pile, je mets dans une benne de vêtements et hop ! De rien, la planète".
Tututut, pas si vite ! C'est vrai : les bennes sont la solution la plus évidente pour le recyclage des vêtements. Elles sont pratiques, souvent à proximité et surtout offrent la possibilité de remettre son textile dans le circuit de fabrication. Il faut tout de même souligner un fait : seuls pourront être véritablement recyclés les vêtements mono-matière. Or, avec les mélanges synthétiques que nous avons de plus en plus l'habitude de croiser, c'est quelque chose d'assez rare. Dans certains cas, les vêtements des bennes se voient redistribués auprès d'associations, recyclés en produits à destination d'autres secteurs que le textile (en chiffons d'essuyage ou en isolant, par exemple) ou envoyés dans des fripes à l'étranger... Cependant, dans 10% des cas, les vêtements sont envoyés dans des décharges à ciel ouvert. Pas le plus eco-friendly.
Les méthodes alternatives aux bennes ne sont donc pas à écarter, surtout pour les pièces en textile mélangé. Parmi ces alternatives, vous trouverez :
- Le don direct aux associations, aux ressourceries ou boutiques solidaires ;
- La revente en ligne grâce aux applications prévues à cet effet ;
- Si le vêtement est endommagé, l'upcycling (le surcyclage), consistant à utiliser le textile pour créer une nouvelle silhouette ou le ré-employer différemment (une chemise en taie d'oreiller, par exemple).
Voilà ce que c'est, la mode circulaire : un ensemble de petits efforts quotidiens et collectifs qui, mis bout à bout, sauront éclipser les conséquences de la consommation déraisonnée d'hier.
Toutes ces initiatives, c'est bien joli, mais quel est l'intérêt d'y participer ? Pourquoi ne pourrions pas simplement nous rouler allègrement dans nos collines de vêtements sans penser au lendemain, comme on le faisait dans les années 80 ?
Il y a plusieurs EXCELLENTES raisons pour cela.
Nous l'avons dit plus haut : les conséquences de l'industrie de la mode sont désormais trop évidentes pour être ignorées... Mais pas irrémédiables. La mode circulaire aurait bien l'incroyable pouvoir de venir les corriger une à une :
Les émissions carbone seront réduites grâce à la baisse de la demande, de la fabrication et donc du transport de vêtements ;
- Les émissions carbone seront réduites grâce à la baisse de la demande, de la fabrication et donc du transport de vêtements ;
- L'utilisation de matières recyclées permettra de moins baser la production sur la culture de matières vierges nécessitant une utilisation abusive de produits chimiques et de ressources (eau, énergie) ;
- Elle entraînera une baisse de la pollution et des effets néfastes sur les écosystèmes grâce à une réduction drastique des déchets textile.
Combinons tout cela à une conception textile de qualité et écologique du côté des fabricants et hop hop hop, nous l'avons, notre solution pour une consommation plus durable, moins nocive pour notre environnement.
Adhérer à ces changements, c'est embarquer pour un aller simple vers un avenir plus serein. C'est accorder un respect bien mérité à la nature et à tout ce quelle abrite. Enfin, c'est nous donner la possibilité de voir notre belle planète bleue évoluer au grès des générations et nous garantir un avenir à ses côtés. Eh oui. Une consommation durable permettra à nos petits, petits, petits, petits, petits enfants d'aller voir Fast and Furious 186 au cinéma... Et ça, ça n'a pas de prix.
L'impression à la demande et la consommation circulaire sont très copines : elles collaborent ensemble sur bon nombre de missions.
À commencer par la réduction des déchets : la production à la demande vient s'opposer directement à la production de stock, qui vise à fabriquer en grosses quantités sans avoir la certitude de pouvoir tout vendre. Or, ce genre de production traditionnelle entraîne une quantité outrancière d'invendus, qui finissent souvent par être détruits sans même avoir été utilisés. Le print on demand permettant la production individuelle de chaque pièce, ce gros problème de production et de rebut abusif se voit simplement rayé de la carte.
Ces deux systèmes se serrent aussi les coudes sur la réduction des émissions carbone, puisque le Print on Demand permet de réduire drastiquement les transports et leurs conséquences néfastes : moins de trajets d'usine en usine ou d'entrepôt aux magasins, donc moins d'émissions de CO2 !
Pour le reste, tout dépendra de la plateforme de print on demand et de la qualité de son catalogue, qui pourra ou non s'aligner sur les objectifs de la mode circulaire : par exemple, s'il contient des vêtements en textile recyclé (comme chez nous par exemple), ou en mono-matière afin d'être recyclables (comme une jolie partie de nos produits), ou simplement si ses produits sont éco-conçus, sans pesticides et avec un minimum de ressources (comme l'écrasante majorité de notre catalogue).
Tiens, c'est drôle, tous ces critères nous font vaguement penser à quelqu'un. Même qu'ils sont super sympas, hilarants, beaux comme des dieux et surtout modestes. Blague à part, vous savez que pour TPOP ces critères sont les pierres angulaires de la plateforme.
Avant de se lancer dans une activité liée à la 2ème industrie la plus polluante du monde, on peut se demander : est-ce vraiment raisonnable ?
Nous avons la réponse : si vous le faites bien, c'est mieux que raisonnable. C'est important. Prendre part à une mode circulaire, c'est porter la vision d'un avenir plus sain pour notre environnement. C'est sortir de son rôle de consommateur-spectateur qui désespère pour devenir acteur d'un futur qui donne envie, vraiment envie. Qu'on se le dise : le futur de la mode est circulaire. Et figurez-vous qu'on est loin d'être les seuls à l'affirmer.
Source : Greenpeace, Ellen MacArthur Foundation, ScienceDaily