Pourquoi la colorimétrie, en POD, c'est important
En tant que professionnels de l'impression et passionnés de nouvelles technologies, chez TPOP, on prend la mission de garantir une qualité d'impression optimisée très, très au sérieux : il s'agit réellement d'une question d'honorer notre matériel autant que vos visuels en vous offrant un résultat propre, uniforme, durable et à la main (c'est-à dire le toucher) la plus douce possible. De notre côté, sachez-le : on donne tout, absolument tout pour que le résultat soit à la hauteur de vos attentes ainsi que de celles de vos clients.
Seulement, il faut bien garder en tête que nous ne sommes pas entièrement responsables de l'apparence du produit fini à l'issue de la phase d'impression. Un certain nombre de critères rentrent en compte pour que le résultat soit au rendez-vous...
On vous avait d'ailleurs donné les principaux conseils à suivre pour atteindre les sommets tant convoités de la qualité visuelle au sein d'un seul et même article. Si vous ne l'avez pas déjà fait, c'est une lecture indispensable pour l'avenir de votre carrière Print on Demand.
Bien, maintenant qu'on a passé ces quelques formalités, parlons d'une notion qu'on n'avait pas encore mentionné ensemble, et qui pourtant exerce une certaine influence sur le rendu de votre produit : la colorimétrie.
La coloriméquoi ?
"Colorimétrie" est un terme qui désigne la science des couleurs. On ne va pas partir dans les détails (il serait dommage de vous achever à coups d'ennui), souvenez cependant d'une chose : c'est la colorimétrie qui est en cause lorsque l'on constate les différences de couleurs entre un visuel visionné sur écran et le même visuel suite à une impression. L'oeil humain est capable de percevoir un spectre de couleurs qui ne sera pas forcément traduisible de la même manière selon le support sur lequel les couleurs apparaissent.
Parce que c'est toujours plus parlant, voici une représentation des couleurs visible par l'oeil humain, ainsi que les spectres colorimétriques que couvrent les deux modes du RVB (numérique) et du CMJN (impression).
Le mode RVB, idéal pour tous types d'écrans
Le mode RVB, c'est à dire Rouge Vert Bleu (ou Red Green Blue en anglais), sera celui qui est employé pour les mélanges de couleurs effectués sur tous les types d'écrans diffusant de la lumière (pour le dire plus simplement, les écrans numériques).
Ce mode colorimétrique présente des résultats basés sur le mélange de ces trois nuances différentes, qui pourront grandement varier en fonction de l'écran utilisé lors du visionnage et de ses paramétrages. Ce spectre, correspondant au triangle visible sur le joli graphique ci-dessus, est plus large que celui du CMJN : cela signifie, en bref, qu'un écran sera capable de restituer davantage de nuances que les supports imprimés.
Le CMJN, le mode colorimétrique attitré de l'impression
Le CMJN est un mode communément appelé quadrichromie dans le milieu de l'imprimerie, où il est particulièrement commun, puisque c'est le mode colorimétrique adapté aux supports imprimés (tels que les posters, les t-shirts ou encore les mugs : oui oui, pile comme ceux qu'on vous propose). Son acronyme désigne les quatre nuances qu'il rassemble : le cyan, le magenta, le jaune ainsi que le noir. Son éventail de couleurs est moins étendu que celui du RVB : il présente environ 16 millions de nuances différentes, contre 17 millions en RVB. La différence peut sembler dérisoire au premier abord, mais détrompez-vous : un certain nombre de couleurs se voit exclu de la quadrichromie, tels que certains verts ou bleus électriques qui se verront entièrement passer à la trappe.
Bon à savoir : on sait que vous en rêvez, mais malheureusement, c'est impossible : l'impression des couleurs fluorescentes en CMJN. Déjà qu'il est compliqué d'atteindre un résultat se rapprochant de la fluorescence sur un écran avec le mode RVB, le mode CMJN ne vous le permettra tout simplement pas. On aime pas (du tout) vous décevoir, mais c'est comme ça...
Le mode colorimétrique de mon visuel est-il vraiment important ?
En un mot : oui.
En plusieurs : il s'avère que votre fichier RVB sera automatiquement converti en CMJN par les logiciels pilotant les imprimantes. Cependant, cette conversion tardive viendra altérer l'aspect de votre visuel et certaines couleurs qui vous auront accompagné tout au long de la création de votre visuel seront perdues et ressortiront moins éclatantes que prévu. Dans ce cas, l'important est de s'éviter les mauvaises surprises en travaillant votre visuel directement en CMJN.
Hé oui. Plus facile à dire qu'à faire, pensez-vous (peut-être). Cela tombe bien, on avait prévu de vous expliquer comment effectuer la conversion sur différents logiciels de travail d'image.
Comment passer en mode CMJN dans différents logiciels ?
Ouvrir un fichier en mode CMJN afin de le travailler de cette manière ne sera (malheureusement) pas rendu accessible par tous les logiciels : en effet, des logiciels tels que Gimp ou encore Canva ne présentent pas cette précieuse option... En tous cas, pas initialement. Certains plug-ins sont cependant disponibles pour profiter de cette possibilité sur Gimp : si vous êtes désireux d'en savoir plus, n'hésitez-pas à jeter un coup d'oeil aux tutoriels qui ont été réalisés sur le sujet.
Rassurez-vous, l'option est entièrement à votre portée si vous êtes un habitué de la suite Adobe (et notamment d'Illustrator et de Photoshop). Si c'est votre cas, ne bougez pas : on va vous expliquer comment s'y prendre.
Passer en mode CMJN dans Photoshop
Le célèbre logiciel Photoshop vous laissera non seulement convertir votre visuel RVB en CMJN mais également le créer directement en CMJN. N'est-il pas conciliant ?
À la création de votre fichier, sélectionnez simplement l'option "Mode CMJN" dans le menu déroulant sous le titre "Mode colorimétrique".
Vous avez oublié cette manipulation lors de la création de votre fichier ? Pas d'inquiétudes, rien n'est perdu puisque vous pouvez encore effectuer la conversion à partir du menu "Édition", en cliquant sur le sous menu "Convertir en profil". À partir de la fenêtre qui s'ouvrira à cette étape, sélectionnez le profil CMJN dans le menu déroulant.
Et... C'est tout, promis. Quelle simplicité déconcertante.
Passer en mode CMJN dans Illustrator
Tout comme Photoshop, Illustrator est un logiciel super sympathique : il vous permet de sélectionner le profil colorimétrique dès la création du fichier. Le procédé est très similaire à celui que nous venons d'effectuer sur Photoshop, à l'exception d'un détail : pour retrouver le menu déroulant des profils colorimétriques, il vous faudra cliquer sur la mention "Options avancées". À partir de là, vous connaissez la chanson : il ne vous reste plus qu'à choisir le mode CMJN et à commencer à créer. De même, pour convertir le mode colorimétrique de votre création, le procédé varie assez peu : cliquez sur "Fichier" puis "Mode colorimétrique du document".
Carrément bon à savoir : Ces deux logiciels vous permettent de vérifier le mode colorimétrique de votre visuel en un coup d'oeil, puisqu'il figure dans l'onglet du fichier, à la suite de son nom.
Qu'on se le dise, on vient seulement d'effleurer du bout des doigts l'univers riche de la colorimétrie dans cet article. Cependant, on espère fort qu'il aura pu vous éclairer à propos des bases sur le sujet, qui vous seront sans aucun doute utiles pour sublimer au mieux vos visuels.
En bref, ces quelques points sont à retenir :
Le RVB, c'est pour les écrans.
Le CMJN, c'est pour les supports à imprimer.
En POD, il est clairement préférable de travailler ses visuels directement en CMJN pour éviter les mauvaises surprises liées à la réduction du spectre colorimétrique lors du passage tardif en CMJN.
De cette façon, vous serez certain de n'utiliser que des couleurs adaptées pour l'impression et donc pas de surprise lorsque vous recevrez votre échantillon.